SATELLITES ( ATS 99 )
I ‑ Propriétés
générales de la trajectoire
Un satellite
artificiel, S, assimilable à point
matériel de masse m, évolue librement
à grande distance de la Terre. La Terre est considérée comme un corps immobile,
rigoureusement sphérique et homogène, de rayon R, de masse M et de
centre O.
On désigne par , le vecteur
position du satellite et par son vecteur vitesse.
A l'instant initial , le satellite se trouve dans la position , animé de la
vitesse , non radiale.
L'influence de la
Lune, du Soleil, des autres planètes, ainsi que celle de l'atmosphère sont
ignorées.
On étudie la situation pour t >
0.
A1.1. Donner
l'expression vectorielle du champ de force auquel est soumis le satellite.
- On désignera par G la constante de gravitation
universelle et par u le vecteur
unitaire radial -
S'agit‑il d'un
champ de force central ?
A1.2. Définir le
vecteur moment cinétique J du
satellite, par rapport au centre O.
A1.3. Montrer que,
quel que soit , le moment
cinétique J du satellite est
constant, égal à une
valeur . Expliciter .
A1.4. Justifier le
fait que la trajectoire suivie par le satellite, pour t ~~ 0, est entièrement contenue dans
un plan fixe P, que l'on précisera.
Il ‑ Etude du
mouvement plan. Aspects dynamiques et énergie
On reprend les
hypothèses de la section I ci‑dessus,
en se plaçant dans le plan P de la
trajectoire. Ce plan est rapporté aux coordonnées polaires de centre O et de base locale . - et sont respectivement
le vecteur unitaire radial et le vecteur unitaire orthoradial ‑.
A2.1. Montrer que le
principe fondamental de la dynamique, appliqué au satellite, conduit à
l'équation
différentielle :
Que représente le
terme ?
A2.2. Déduire de
l'équation différentielle précédente que le mouvement du satellite vérifie une
relation de la forme : cste.
Déterminer l'exposant
n, et relier la constante C au moment cinétique, J, du satellite par rapport au centre de
la Terre et à sa masse m .
A2.3. Exprimer
l'aire, dA, balayée par le rayon‑vecteur
r durant l'intervalle de temps dt.
Montrer que l'aire A balayée par le
rayon‑vecteur durant un intervalle de temps est proportionnelle à
, le facteur de proportionnalité étant le même quel
que soit (seconde loi de Kepler). Pour cela, on identifiera le facteur .
On note
respectivement U(r) et K(r) l'énergie potentielle et l'énergie
cinétique du satellite dans la position courante r, et respectivement et , ces mêmes énergies
à l'instant initial.
A2.4. En adoptant la
convention : à l'infini, justifier
physiquement le fait que l'énergie potentielle de gravitation U(r) est négative quelle que soit la
distance r, finie.
A2.5. Partant de la
position r, le satellite effectue un
déplacement élémentaire dr le long de
sa trajectoire.
Relier les variations
dU(r) et dK(r) de l'énergie potentielle et cinétique observées au cours de
ce déplacement, au champ de force F(r).
De quelle propriété
jouit la somme: E(r) = U(r) + K(r) ?
A2.6. A quelle
condition liant et, le satellite reste‑t‑il en orbite autour de la
Terre (état lié) ? Quelle est alors la nature de la trajectoire suivie par le
satellite ?
‑ On donnera
ces deux résultats sans les démontrer ‑.
III ‑ Satellite
géostationnaire
La Terre tourne sur
elle‑même, autour de sa ligne des pôles, à la vitesse angulaire . On ne considère pas son mouvement de révolution autour du
Soleil.
Le satellite évolue
maintenant de façon géostationnaire1, c'est‑à‑dire qu'il
tourne de façon synchrone avec la Terre sur une orbite circulaire de rayon , située dans le plan équatorial.
A3.1. En appliquant
le principe fondamental de la dynamique au satellite, déterminer l'expression
du rayon , de l'orbite géostationnaire, en fonction de G, M
et .
A3.2. Donner
l'expression de l'énergie potentielle de gravitation U(r) du satellite, lorsqu'il se situe à
une distance r, quelconque, du centre de la Terre.
On exprimera U(r) en fonction de G, M, m et r, en retenant la condition : U
= 0 à l'infini.
A3.3. Exprimer
l'énergie mécanique totale du satellite sur son
orbite géostationnaire, en fonction de G, M,
m et .
__________________________
1 « géostationnaire » signifie immobile pour
un observateur terrestre.
A3.4. Le satellite a
été lancé à partir d'une base terrestre située sur l'équateur (Kourou
[Guyane]).
Déterminer
l'énergie minimale, , qu'il a fallu dépenser pour le placer sur orbite
géostationnaire.
‑
On ne tient pas compte ici des frottements dans l'atmosphère, pas plus que de
l'énergie dépensée pour propulser la fusée porteuse, hors satellite ‑.
A3.5.Exprimer la
différence, , entre l'énergie minimale de lancement sur orbite
géostationnaire à partir d'une base équatoriale et à partir d'une base située à
la latitude géographique .
Est‑il, sur le
plan énergétique, préférable d'effectuer les lancements depuis la base de
Kourou () ou du Cap Canaveral [Floride] () ?